A l’heure où la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche diffuse largement une lettre aux personnels sur la LPPR, le SNIRS tient à réagir à cet exercice d’autosatisfaction.

Le pernicieux projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche ou comment introduire un peu de libéralisme dans la recherche française ! Serait-ce l’effet coronavirus !

– Quoi de plus hypocrite que d’annoncer des moyens considérables sur 10 ans pour donner l’impression d’atteindre les 3% du PIB, alors qu’il y aura des élections en 2022 et 2027 !

– Quoi de plus hypocrite que de s’épancher sur les rémunérations des femmes et des hommes de la recherche si c’est pour envisager un geste en 2021 !

– Quoi de plus hypocrite que de donner peu et d’exiger beaucoup (la liberté d’aborder des sujets de recherche contre la faiblesse des rémunérations et des carrières ; le vaccin contre le covid-19 d’ici 18 mois, après avoir suspendu des moyens sur les coronavirus !)

– Quoi de plus hypocrite que de complexifier encore le système pour avoir d’hypothétiques crédits de fonctionnement

– Quoi de plus hypocrite que d’oublier la stabilité et la sécurité de l’emploi et de prôner la contractualisation à outrance et donc la précarisation

Si le SNIRS salue les différents constats et le rapport annexé à ce projet de loi (décrivant une situation alarmante), il ne peut en aucun cas souscrire à la démarche tracée qui risque de mettre en grande difficulté la recherche française.

Voici les vraies attentes de l’enseignement supérieur et de la recherche :

  • Proclamer la recherche comme priorité nationale
  • Revaloriser les carrières et les régimes indiciaires et indemnitaires des personnels de la recherche, de manière significative
  • Augmenter le nombre de postes de chercheurs, d’enseignants-chercheurs ainsi que ceux des personnels de soutien, alors qu’en ce moment les départs à la retraite ne sont même pas remplacés !
  • Augmenter les dotations des établissements pour apporter un soutien de base conséquent à chaque chercheur et donc garantir l’indépendance et la stabilité de la recherche
  • Donner les moyens à la recherche de progresser dans l’indépendance et la sérénité, ce qui est incompatible avec la précarité instituée !