Le SNIRS fait part, comme de nombreuses associations et des milliers d’enseignants-chercheurs, de ses plus vives préoccupations après les récentes décisions du Sénat qui touchent au rôle du Conseil National des universités.

Le CNU a déjà été réformé par le passé mais le rôle qui lui est retiré aujourd’hui est fondamental. Il s’agit de garantir une sélection des enseignants-chercheurs, en toute indépendance et à un niveau national.

Rappelons que l’ordonnance 45-2631, du 3 novembre 1945 avait institué un Comité Consultatif des Universitaires, devenu en 1987 le Conseil National des Universités (CNU). Elle lui avait confié le recrutement direct des professeurs d’Université, puis, en 1972, l’inscription sur « liste d’aptitude », (devenue l’actuelle qualification), a été mise en place pour les enseignants-chercheurs titulaires non-professeurs. Le texte de l’ordonnance voulait favoriser l’indépendance des universitaires titulaires vis-à-vis de la sphère administrative et politique et garantir une homogénéité des critères de qualification au niveau national.

Un amendement voté au Sénat, avec avis favorable du gouvernement, dans le cadre de la discussion de la LPR réduit le champ de compétence du CNU et le récuse en ce qui concerne le recrutement national des professeurs, ouvrant ainsi la voie à :

  • La transformation d’un régime dérogatoire en un régime de droit commun (à compter des concours de 2024, les comités de sélection des établissements feraient office d’instance de qualification des candidats)
  • La dissolution de la collégialité au profit d’un système clientéliste et localiste, faisant ainsi fi du statut national des enseignants-chercheurs et enseignants-chercheurs du Muséum ;
  • Une remise en cause de l’égalité de traitement dans l’évaluation des compétences et des prérequis spécifiques aux disciplines

Nous demandons aux élus et au gouvernement de reconsidérer leur position.

Paris, le 5 novembre 2020