Manque de souplesse et de perspectives de carrière, sous-financement chronique : l’attribution des récompenses internationales ne montre pas l’excellence de la France mais met en lumière ses handicaps face aux autres grandes puissances.

Pierre Agostini, prix Nobel de Physique en 2023 a dû terminer sa carrière comme professeur au département de physique de l’Université d’État de l’Ohio. Anne L’Huillier, également Prix Nobel, enseigne à l’université de Lund en Suède depuis des décennies. Hugo Duminil-Copin qui a obtenu la médaille Fields en 2022 est professeur à la faculté des sciences de l’université de Genève.

À l’évidence, la France, par ses universités et grandes écoles, offre des formations initiales de très grande qualité mais continue de se montrer incapable de proposer de véritables carrières à ses chercheurs, jeunes ou confirmés, et de leur donner les moyens de mener leurs recherches dans les meilleures conditions. La recherche a besoin de temps, d’argent et de confiance.

Par-delà les déclarations d’autosatisfaction des politiques, il faut agir, il en va de l’intérêt national et de notre capacité à répondre aux défis économiques et sociétaux de notre siècle, qu’il s’agisse de la transition écologique, de la politique de santé, du développement industriel entre autres