Enquête du SNIRS auprès des agents des CROUS
Les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) sont des acteurs importants de l’enseignement supérieur, au contact journalier des milliers d’étudiants (logement, restauration, aide sociale, etc.). À ce titre, les CROUS ont été en première ligne lors de la crise sanitaire qui a frappé la France au printemps 2020.
Le Syndicat national indépendant de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur (SNIRS CFE-CGC), qui présente une liste au CSA du CROUS de Lille, a souhaité mieux connaître les aspirations des agents des CROUS. Pour ce faire, le SNIRS a lancé une enquête auprès d’un panel de près de 500 personnels des CROUS de métropole et d’Outre-mer, dont nous communiquons ici les résultats. Il ne s’agit pas d’un sondage avec les caractéristiques habituelles de répartition par âge, sexe, catégorie professionnelle, résidence, etc., mais d’une enquête, néanmoins fort instructive.
Notre panel
La part importante des agents administratifs s’explique aisément par les modalités de l’enquête. Ne pouvant disposer d’aucun soutien logistique des instances du CROUS par souci d’égalité entre les différents syndicats, les envois ont été ciblés sur les agents apparaissant comme rattachés à un CROUS sur la liste électorale nationale, ce qui favorise le personnel administratif.
Cette surreprésentation du personnel administratif se retrouve dans le questionnaire, lorsqu’il est question du télétravail, puisque 7 répondants sur 10 indiquent que leur activité professionnelle était télé-travaillable.
Pendant la crise sanitaire, les trois-quarts des agents ont considéré que l’action de l’État en matière de protection a été dans l’ensemble positive, un peu moins du quart considère qu’elle a été négative. Concernant la mise à disposition de gel hydroalcoolique et de masques, près de 85% des agents considèrent qu’ils ont disposé de moyens de protection en quantité suffisante.
Une situation dégradée
La crise sanitaire ne semble guère avoir modifié les rapports sociaux puisqu’un peu plus de la moitié des agents qui ont répondu, nous indiquent que, par rapport au printemps 2020, le climat social et les conditions de travail au sein de l’établissement ne sont ni meilleurs ni moins bons, et, parmi ceux qui pensent qu’ils ont évolué, plus nombreux sont ceux qui pensent que la situation s’est dégradée. D’ailleurs, on remarque que seulement 30% des sondés indiquent être aujourd’hui satisfaits de leurs conditions de télétravail.
Les critiques majeures de l’action des pouvoirs publics au moment de la crise sanitaire ont été l’impression d’un certain amateurisme, d’une sous-estimation de la menace au début de la crise, et d’un excès de mesures a contrario par la suite Beaucoup d’agents ont considéré qu’ils manquaient d’informations et que celles-ci étaient parfois contradictoires. Rien ne semble avoir changé et les agents ignorent ce qui pourrait être mis en œuvre à l’avenir si une recrudescence de l’épidémie était annoncée : les trois-quarts indiquent ne disposer d’aucune information de leur hiérarchie en cas de nouvelle crise à l’automne de 2022. Mais la hiérarchie reçoit-elle des informations de la part du ministère ?
Le rôle des syndicats : entendre et défendre tous les personnels
La vision du syndicalisme sous sa forme actuelle au sein des CROUS est nettement mitigée : si un peu plus de 40 % des agents considèrent que les représentants syndicaux traduisent bien les aspirations des salariés, ils sont 60% à estimer le contraire. Dans la partie qualitative de l’enquête, beaucoup ont indiqué une certaine déception et le regret que certaines catégories de personnel, en particulier les personnels administratifs, soient moins représentés et moins défendus au sein des instances de concertation des CROUS.
Cette défiance provient sans doute d’une action catégorielle et d’un manque d’information de la part des OS actuellement majoritaires dans les CROUS. Plus de 40% des agents ayant répondu disent ne pas savoir si, pendant la crise sanitaire, les syndicats ont bien rappelé aux pouvoirs publics les mesures de protection à prendre vis-à-vis des agents du CROUS.
Cette démontre que les organisations syndicales ont encore beaucoup de travail à mener dans les CROUS. A l’évidence, il y a nécessité d’un syndicalisme réformiste et non catégoriel ayant pour objet la défense des intérêts de tous les personnels, quels que soient leur statut.
Sur le plan syndical notre syndicat était jusqu’à maintenant très peu connu des agents du CROUS (environ 20% de notoriété). Il y a, à l’évidence, la place pour une nouvelle action syndicale.
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