Pour une réforme véritablement concertée

Alors que le projet de réforme du recrutement des enseignants du primaire et du secondaire, lancée par le gouvernement Attal, avait rencontré une opposition presque unanime des organisations syndicales et des associations de spécialistes du Supérieur, le gouvernement Bayrou met à nouveau ce projet à l’ordre du jour. Le gouvernement entend ainsi, affirme-t-il, remédier au manque d’attractivité du métier d’enseignant mais il lui suffit de regarder les enquêtes d’opinion et les études pour constater que les raisons sont tout autres. Si le métier d’enseignant n’attire plus, c’est en raison des conditions salariales qui se sont fortement dégradées depuis une vingtaine d’années, c’est en raison du manque de soutien de l’administration lorsque les enseignants sont face à des incivilités et victimes d’agressions, c’est enfin en raison du manque de reconnaissance du métier dans la société.

Alors que la verticalité affichée des gouvernements de notre pays ces dernières années avait montré ses limites et que de nouvelles méthodes de travail avaient été annoncées, le SNIRS-CFE-CGC fait le constat qu’il n’en est rien puisque, à nouveau, le gouvernement veut imposer à marche forcée cette réforme pour la mettre en œuvre à la rentrée 2026, à moyens constants alors que la situation budgétaire des établissements est dans le rouge.

Résolument attaché au dialogue social, le SNIRS-CFE-CGC demande au gouvernement d’entamer de véritables négociations avec les organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de l’enseignement secondaire, avec les diverses associations de spécialistes, avec les experts de l’enseignement. Cela suppose de prendre un peu de temps car en matière de réforme, la précipitation n’est pas bonne conseillère.

Le SNIRS propose de consacrer la fin de l’année 2024-2025 et l’année 2025-2026 à la préparation d’une nécessaire évolution des modes de recrutement des enseignants du Primaire et du Secondaire pour une mise en œuvre à l’horizon 2026-2027.

Le SNIRS-CFE-CGC demande que l’on entame à l’occasion de ces négociations une véritable réflexion de fond sur l’organisation, le fonctionnement et les objectifs des établissements destinés à la formation pratique des enseignants (actuellement ESPE, créées initialement sous la forme des IUFM en 1990). Il se dit prêt à rencontrer les responsables du ministère que ce soit lors de rencontres bilatérales ou de rencontres plénières.