Un milliard d’euros en moins pour l’Enseignement supérieur et la Recherche en 2024
Fuite de crédits pour une nouvelle fuite de cerveaux
Le 7 décembre 2023, le président de la République prononçait un discours particulièrement volontariste dans le domaine de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pourtant, le budget voté pour 2024 – et adopté grâce aux forceps du 49-3 –, en ne tenant pas compte de l’inflation, ne suffisait déjà pas à répondre à toutes les exigences du moment, après des années de vaches maigres.
Par décret du 22 février 2024, le gouvernement vient d’annuler des crédits pour l’Enseignement supérieur et la Recherche que ce soit en autorisations d’engagement (AE) ou en crédits de paiement (CP). Près d’un milliard de crédits (904 247 682 €) sont annulés dans le budget du ministère :
Enseignement supérieur et recherche agricoles | 3 919 158 |
Dont les dépenses de personnel (titre 2) | 3 919 158 |
Formations supérieures et recherche universitaire | 80 100 000 |
Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires | 383 100 000 |
Recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables | 109 128 524 |
Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle | 10 000 000 |
Recherche spatiale | 192 900 000 |
Vie étudiante | 125 100 000 |
Cette décision soudaine, prise par décret et non par la loi, a sidéré l’ensemble de la communauté de l’Enseignement supérieur et de le Recherche. Cette mesure, qui comprend la suppression de près de 700 millions d’euros de financement de la recherche soit 77% du total des annulations de l’ESR, confirme l’incapacité du pouvoir politique à réellement comprendre l’importance vitale de la recherche pour un pays comme la France.
Le SNIRS-CFE-CGC considère qu’en tournant ainsi le dos à la formation supérieure de la jeunesse et au développement de la connaissance, le pouvoir politique confirme son peu d’intérêt pour l’avenir de notre pays porté par la recherche. Il ne fait qu’encourager un peu plus les jeunes – et maintenant moins jeunes – chercheurs à quitter la France pour d’autres pays et laboratoires où ils sont reconnus et soutenus.
Le SNIRS-CFE-CGC appelle les personnels, les organisations syndicales mais aussi les présidents des universités et grands établissements à se concerter de manière à répondre une manière énergique à ces coupes budgétaires inacceptables qui mettent en péril l’exercice même des missions de service public (enseignement supérieur et recherche).
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