Le SNIRS et le processus budgétaire 2024 : il faut donner du temps et des moyens à la recherche
Le lundi 30 octobre 2023, la commission des finances de l’Assemblée nationale a voté un certain nombre d’amendements au budget 2024 dont 350 M€ de plus pour le “fonds exceptionnel de compensation” des surcoûts liés à l’inflation pour les établissements et 165 M€ supplémentaires pour compenser intégralement le GVT (glissement vieillesse technicité), scandaleusement sous-financé par le gouvernement.
Le SNIRS se félicite de ces ajustements apportés par la représentation nationale au projet de budget pour l’Enseignement supérieur et la Recherche. S’ils sont repris par le gouvernement, ils viendront, pour partie, compenser les charges nouvelles et importantes supportées sur leurs fonds propres par les universités et grands établissements.
En revanche, le SNIRS ne peut que se montrer dubitatif face à un amendement visant à supprimer l’ANR. Tout comme nombre de députés, le SNIRS souhaite une refonte des modes actuels de financement de la recherche, mais il considère que l’on ne supprime pas une institution par un amendement, d’un trait de plume, alors même que le financement sur projets est devenu le mode principal de soutien à la recherche. Si refonte il doit y avoir, ce ne peut être qu’au terme d’une concertation entre la communauté scientifique et le ministère.
Le SNIRS avait condamné la brutalité avec laquelle la loi Vidal sur l’ESR avait été imposée au sortir de la crise du COVID, ce n’est pas pour accepter aujourd’hui un mode identique et une politique à la godille même si elle émane, cette fois, des parlementaires. L’ESR a besoin de concertation et que l’on prenne en compte ses rythmes propres, la recherche a besoin de temps pour se déployer et ne peut être soumise aux agendas des politiques.
Le SNIRS continue de défendre le principe que le financement sur projet a sa propre logique et répond à des nécessités spécifiques (projets exploratoires ou acquisition de gros équipements par exemple). Il ne sera véritablement accepté par la communauté de l’ESR que s’il s’accompagne des financements récurrents propres à permettre à une recherche de s’inscrire dans un temps long. Il convient donc de les accroitre de manière significative et d’ouvrir une concertation sur le financement de la recherche.
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